Avorter est-ce vraiment impardonnable ?

Vous le savez bien, aucun péché - à l’exception d’un seul - n’est impardonnable ! La croix du Christ, sa mort et sa résurrection sont une source inépuisable de salut pour tous les hommes. Selon le Nouveau Testament, le seul péché impardonnable est le péché contre l’Esprit [1]. On peut le comprendre comme le refus volontaire, conscient, obstiné, d’accueillir le pardon que Dieu nous offre en Jésus-Christ et dans l’Esprit. C’est l’ultime péché contre la Foi et contre l’Espérance.

Mais pour tous ceux qui se tournent vers Dieu, avec le regret sincère du mal qu’ils ont commis, et la ferme volonté de ne pas le commettre à nouveau, le pardon de Dieu est offert. Ce pardon nous est donné par Jésus-Christ, notre Sauveur, dans l’Église. Il passe par la rencontre sacramentelle avec le Christ, à travers la personne du prêtre, dans le sacrement de la pénitence et de la réconciliation. Dans cette célébration, l’alliance de notre baptême est renouvelée ; le lien avec l’Église, blessé par le péché, est rétabli.

Le pardon d’un péché ne consiste pas à appeler bien ce qui est mal, ni à faire semblant que rien ne s’est passé. Il appartient à la mission de l’Église d’éclairer les consciences sur le respect de la vie et la gravité du mal de l’avortement (cf. l’encyclique Evangelium Vitae de Jean-Paul II). Elle ne le fait pas pour condamner les personnes, ni pour les enfermer dans la culpabilité, mais pour leur ouvrir un vrai chemin de libération et de réconciliation. Faire la vérité est l’unique voie de l’authentique paix du cœur.

J’ajoute ceci : si le pardon de Dieu est un don gratuit, il est aussi un don exigeant, à la mesure de la grandeur de l’homme. Il appelle une vraie conversion, un changement dans notre manière de vivre et de considérer les choses [2]. Être chrétien, c’est placer librement notre vie sous l’autorité de la Parole de Dieu, plutôt que de nous conformer passivement à l’esprit du monde (tout en aimant le monde, et en s’y engageant, comme l’a fait le Christ). La Parole de Dieu nous éclaire sur l’amour humain qui est don mutuel des époux et accueil responsable du don de la vie, et sur le prix de toute vie humaine, dès sa conception. Dans la force du pardon, je vous souhaite de connaître le bonheur sur ce chemin.